Numéro |
Méd. Nut.
Volume 42, Numéro 3, 2006
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Page(s) | 113 - 127 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/mnut/2006423113 | |
Publié en ligne | 16 juillet 2010 |
poissons et micronutriments
Contribution de chaque produit de la pêche ou de l’aquaculture aux apports en DHA, iode, sélénium, vitamines D et B12
To what extend seafood participates during year 2005 to the French dietary intakes of iodine, selenium, DHA and vitamins B12 and D
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L’objectif de ce travail est de mesurer la participation aux ANC (apports nutritionnels conseillés) de certains nutriments présents de manière privilégiée dans les poissons et les fruits de mer : DHA (l’un des acides gras poly-insaturés majeurs de la famille oméga-3), iode, sélénium, vitamines D et B12. Pour ce faire, d’une part les teneurs en nutriments ont été évaluées par analyse critique des très nombreuses données publiées. D’autre part, les niveaux exacts de consommation, pour l’année 2005 en France, des principaux des produits de la pêche et de l’aquaculture (poissons et fruits de mer) ont été déterminés. La méthode du bilan d’approvisionnement alimentaire telle que défini par la FAO a été retenue et modifiée, permettant de construire un bilan d’approvisionnement à partir de la production (destinés à l’alimentation humaine uniquement) de produits primaires de la pêche et de l’aquaculture, des importations et des exportations, que se soient des produits primaires ou des produits transformés.
La participation des poissons et des fruits de mer aux ANC d’un homme adulte est de 156 % pour le DHA, 21 % pour l’iode, 24 % pour le sélénium, 41 % pour la vitamine D, 65 % pour la vitamine B12. Or, les poissons et fruits de mer sont quasiment les seuls aliments susceptibles de contribuer à couvrir simultanément les besoins en ces nutriments. Du fait des déficits de ces derniers observés dans la population française, pouvant induire des problèmes de santé publique, une augmentation de la consommation de poissons et fruits de mer doit être recommandée. L’ensemble de la population est concerné par les déficits en vitamines D et B12, iode et sélénium. En revanche, pour ce qui concerne les acides gras oméga-3, et particulièrement le DHA, il convient de cibler, d’une part l’ensemble des femmes enceintes et allaitantes, et d’autre part les secteurs socio-économiques et les modes de vies dont la population ne consomme que peu de poisson et de fruits de mer, laquelle est manifestement déficitaire, voire carencée ; à l’inverse, une fraction non négligeable de la population n’est pas affectée par les déficits en acides gras oméga-3.
Abstract
This study assesses the contributions of seafood (finfish and shellfish, wild and farmed) to the French recommended daily intakes (RDA) of dietary elements that are particularly abundant in these foods, iodine, selenium, the omega-3 polyunsaturated fatty acid DHA and vitamins B12 and D. We first determined the concentrations of each of these elements by critical analysis of a large body of published data.We then determined the precise consumption of the main products of fishing and fish and seafood farming in France (year 2004) using a modified version of the dietary intake measurement defined by the FAO. This was used to assess intake based on the output of primary and processed products of fishing and seafood farming, including imports and exports, destined for human consumption.
For year 2005, these fish and seafood products provide 156 % of French RDA DHA, 21 % of iodine, 24 % of selenium, 41% of the vitamin D, 65 % of the vitamin B12. These products are almost the only dietary components that provide a major fraction of all these elements. We therefore recommend that French people increase their consumption of fish and seafood to counteract the potential problem due to the low concentrations of these elements in their usual diets; this could overcome a potentially major public health problem. The whole population would benefit from an increased intake of vitamin D and B12, iodine and selenium. Although some segments of the population do not lack DHA, others, such as pregnant women and nursing mothers and those people whose socioeconomic positions or life styles restrict their fish and seafood intakes, would benefit greatly from an increased intake of this omega-3 fatty acid.
Mots clés : poisson / fruit de mer / pêche / aquaculture / iode / sélénium / vitamine D / vitamine B12 / cobalamine / oméga-3 / acides gras poly-insaturés / lipides
© La Simarre, 2006