Numéro |
Méd. Nut.
Volume 41, Numéro 3, 2005
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Page(s) | 146 - 154 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/mnut/2005413146 | |
Publié en ligne | 16 juillet 2010 |
psychopathologies des TCA
De l’évitement social aux troubles du comportement alimentaire : quelles clefs pour un meilleur suivi à long terme ?
From social avoidance to food behaviour disorders: what are the keys for a long-term follow-up?
Docteur en Médecine, Comportementaliste et Cognitiviste (membre
de l’Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive,
Paris). Institut de Médecine Environnementale (IME),
157, rue de
Grenelle, 75007
Paris
tél. : 01.45.550.440, Fax :01.45.550.232, e-mail :
jacques.fradin@ime.fr
Les troubles du comportement alimentaire seraient-ils des symptômes révélateurs des pathologies de l’évitement social ? Cet article propose un nouveau modèle physiopathologique et une stratégie pour le suivi nutritionnel à long terme de ces troubles. Si le traitement comportemental de la phobie est très efficace, celui de la phobie sociale est plus décevant et laisse présager une nature plus hétérogène de ce trouble (syndrome).
Notre modèle décompose donc cette dernière en plusieurs entités, notamment :
- un “comportement automatique d’évitement social” (CAES) qui génère un vécu de ridicule ou de honte (et non de peur comme pour la phobie). Il engendrerait un comportement de substitution à tendance addictive, comme certaines hyperphagies ou orthorexies. Le traitement comportemental de l’évitement social semble constituer un traitement de fond du trouble de substitution ;
- un comportement de soumission qui s’intégrerait dans un référentiel social plus archaïque, fait de culpabilité et d’autodestruction, sans doute assimilable au fonctionnement de l’amygdale limbique, qui soustendrait diverses formes graves de la boulimie et de l’anorexie. Le traitement consiste en un jeu comportemental “antidote”, celui de la dominance.
Abstract
Could problems in food behaviour be revealing symptoms of social avoidance pathologies ?
This article proposes a new physiopathological model and a strategy for long term nutritional follow-up of such disorders.
If a behavioral treatment of phobias has proven very efficient, that of social phobias is more disappointing and suggests a more heterogeneous nature of the trouble (syndrome).
Our model therefore breaks down social phobias into several entities, and more specifically, into:
- an “automatic social avoidance behavior” (ASAB) that produces a feeling of ridicule or shame (and not of fear, like in phobias). It would result in a substitution behavior which tends to be addictive, such as certain hyperphagias and orthorexis. The behavioral treatment of social avoidance seems to constitute a basic treatment of the substitution disorder.
- a submission behavior that would be part of a more archaic social system of reference made of guilt and self-destruction and which could probably be assimilated to the functioning of the limbic tonsil and would be responsible for various serious bulimia and anorexia cases. The treatment consists in an “antidote” behavioral game, that of dominance.
Mots clés : Troubles du comportement alimentaire / évitement social / suivi nutritionnel à long terme
Key words: Food behaviour problems / social avoidance / long-term nutritional follow-up
© La Simarre, 2005