Numéro |
Med. Nutr.
Volume 47, Numéro 3-4, 2011
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Page(s) | 14 - 19 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/mnut/2011100 | |
Publié en ligne | 31 mai 2012 |
Poids, nutrition et infertilité
1
Service de Médecine de la Reproduction, CHU Jean Verdier (APHP), Université
Paris XIII, Av. du 14
juillet, 93140
Bondy, France
2
Service d’Histo-Embryologie, Cytogénétique, CECOS, CHU Jean Verdier (APHP),
Université Paris XIII, Av. du 14
juillet, 93140
Bondy, France
3
Unité de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle, UMR U557 Inserm ; U1125
Inra ; Cnam ; Université Paris XIII, CRNH IdF, 93017
Bobigny, France
4
Département de santé publique, CHU Avicenne (AP-HP), UP13,
Bobigny,
France
Correspondance : Isabelle Cédrin-Durnerin
isabelle.cedrin-durnerin@jvr.aphp.fr
Le surpoids et l’obésité ont vu leur prévalence augmenter dans la population féminine en âge de procréer et sont de plus en plus fréquents lors des consultations pour infertilité. Ils constituent un facteur non négligeable de baisse de la fertilité naturelle. La graisse abdominale, par le biais de l’insulinorésistance, l’hyperinsulinisme et l’hyperandrogénie, favorise sur un terrain prédisposé à la survenue de troubles de l’ovulation. Le dépistage et la prise en charge du syndrome métabolique doivent être systématiques dans ce cadre. L’obtention d’une perte de poids même modérée suffit à améliorer l’ovulation spontanée ou l’efficacité des traitements inducteurs de l’ovulation. L’alimentation en elle-même affecte également l’ovulation. L’instauration d’un régime de type méditerranéen et d’une activité physique régulière sont des mesures simples à mettre en place. Elles doivent impérativement précéder la mise en route des thérapeutiques spécifiques et peuvent parfois suffire, à elles seules, à l’obtention de la grossesse désirée. Chez les patientes ne présentant pas de troubles de l’ovulation, surpoids et obésité augmentent le délai nécessaire pour concevoir, diminuent les chances de succès des traitements et augmentent le risque de fausse couche. Là aussi, une alimentation de type méditerranéenne et la pratique d’une activité physique régulière sont associées à de meilleures chances de succès des traitements d’AMP.
La prise en compte du style de vie et la correction des facteurs défavorables par des conseils appropriés ou une prise en charge spécifique devraient donc être systématiques, tout comme la prescription d’acide folique, chez toute femme désirant concevoir un enfant.
Abstract
Overweight and obesity are increasingly prevalent in women of reproductive age, and are more and more frequent in patients consulting for infertility. Both are linked to a reduction of natural reproductive performance. Abdominal fat through insulin resistance, compensatory hyperinsulineamia and hyperandrogenism is responsible of ovulatory disorders in predisposed patients. Screening and management of metabolic syndrome must be systematically undertaken in anovulatory obese patients. A relatively small weight loss can restore spontaneous ovulation or improve the efficacy of ovulation induction treatment. Diet per se can also affect ovulatory function. A Mediterranean dietary regime and increased physical activity should be adopted as first line therapy. This simple approach has to precede the initiation of specific treatments and can be sufficient to obtain the expected pregnancy. In patients without ovulatory disorders, overweight and obesity lengthen the time to pregnancy, decrease the likelihood of success of infertility treatment and increase the risk of miscarriage. Mediterranean dietary pattern and regular physical activity are linked as well to better chance of pregnancy following assisted reproductive treatment. Assessment of lifestyle and modification of unhealthy behavior by appropriate advice or specific management must be systematic, as is acid folic supplementation, in women willing to conceive.
Mots clés : nutrition / surpoids / obésité / syndrome métabolique / anovulation / syndrome des ovaires polykystiques / fertilité féminine
Key words: nutrition / overweight / obesity / metabolic syndrome / anovulation / polycystic ovary syndrome / female fertility
© EDP Sciences, 2012